avril 2023 : Tous les messages - La Vie Démontable

22 avril 2023

THANON Bloqués entre deux dimensions par François Montagnon Auteur-Photographe de Voyage

Assis dans la navette avec sa fenêtre sur l’univers, c’était donc ça nous étions entre deux espaces temps mal défini, rien ne se dégageait, par quel chemin allions-nous traverser. Il regardait le monde de sa lunette cosmique, l’horreur ; la machine enrayée donnait de fausses informations grippées, il n’arrêtait pas dire « souviens-toi c’était hier » et il se remettait dans un état hypnotique, alors de son côté Thanon essayait toutes sortes de calculs et théories pour sortir de cette impasse notoire. Ils étaient derrière des barreaux qui empêchaient de se rendre dans l’espace qui devait être le leur. Il souriait fatigué de cette lutte vaine, qu’allaient-ils devenir cet enfer qui ne donnait pas son nom.
La solution était pourtant devant eux, il le savait, un courage qui semblait perdu, ne pas céder à baisser les bras.
Son esprit travaillait en de nombreuses manières, mixte de mémoire de conscience et du résumé de son expérience.
Ils flottaient à la barrière des univers harpes de lumières et de couleurs nouvelles, si concentrées qu’on imaginait insaisissables. La tristesse ne devait pas s’en mêler, éviter toute dégringolade, il pensait à ces résistants des grandes guerres, comment avaient-ils fait pour garder le contrôle sans pleurer ou abandonner, il les voyait maintenant avec leur grandeur et leur aura, quels hommes !
Lui ne se voyait pas forcément courageux, Thania elle le surprenait, sa force sans hésitation, une aptitude qu’il n’avait pas, il fallait toujours qu’il rumine et tourne le problème en tous sens. Ne sentant la fin venir, il utilisait la tablette et n’obtenait que des textures et des sons comme jadis son « Simon » ridicule jouet des années 80, le vide était riche de choses les plus innovantes, mais le mouvement et le transfert permanent rendait impossible de saisir l’instant, une suite de chiffres sans résultats.

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THANON-"Le monde seuil critique"

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THANON-L'Univers des archives Familiales par François Montagnon

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THANON-L'Univers Photographique

Les voyages seraient beaux et simples comme ces chansons de Murray Head,

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réflex argentique dans le creux de la main, chargé de Tri-x 400, Pan-F 50 ou Kodachrome 64; la meilleure d’entre nous. Enfin la paix, le silence intérieur, la tranquillité, pas de nuages à l’horizon, l’esprit ouvert sans retenue, aucune peur dans le dos, loin de Paris d’ailleurs encore passionnante à l’époque, exempté pas pour longtemps de la violence actuelle, de partout et à chaque coin de rue, panacée lamentable couteau prêt à larder n’importe lequel des honnêtes hommes, jalousie, religion, football et bière, cupidité et sournoiserie, tous les maux de la terre réunis dans une des plus belles villes et son prestigieux passé d’artistes, d'écrivains, d’ingénieurs et de visionnaires. Elle semblait épargnée des maudits, des terreurs de cours de récrés, de bastonneurs de banlieue, de sauvages et meutes désormais décidées à se faire du blanc rangé au titre de tiroir caisse. Méli-mélo de pseudos prétextes raciaux, en fait l’incurie de cerveaux mal structurés, avec une absence de contenu. Parce que ça commençait à pulluler de ces loustics mal câblés, envahissant l’espace public de malveillance, et avaient foutu une sale ambiance à Paris, la crainte, et c’était définitif à présent, on ne retrouverait jamais les jours d’hier, d’autant que beaucoup de jeunes s’y mettaient eux aussi avec les trottinettes et autres splendeurs, comme si cela ne suffisait pas d’emmerdements quotidiens, et ça allait de mal en pis. Tout devenait dangereux pour le piéton. On ne pouvait s’arrêter nulle part sans être sur ses gardes, d’un vol à l’arraché par des champions d’Afrique. J’ai assisté plusieurs fois à ce genre de gymnastique, entraînement aux JO de Paris, donc très éveillés aux pillages. Nous entrions dans l’ère d’une résistance par la pensée, mais aussi de travers américains des mœurs, us et coutumes;lame de fond qui noyait l’Europe.

Loin de tout ce foutoir, je voguais tel un ange sur ses nuages, une bienveillance absolue envers l’humanité, distribuant le meilleur de moi, recevant les cadeaux par container, et mon cœur aux foules, confettis des purs aux purs, tout léger tout léger !
Bangkok au contraire était à découvrir, une expérience, ses longues avenues, thanons et pire, la merveille pour le poète, aucune des salissures colportées par les médias occidentaux, la virginité des errances sous le soleil voilé, les vendeurs de rue, les nuits magiques, senteurs tropicales et retrouvailles d’avec les impressions de l’enfance, rien n’égal ces pas sur les dalles béton boiteuses des trottoirs mystérieux aux rats surgissants.
Cette entrée pas forcément facile, mais dont les fruits se ramassent à la pelle, et les mercis des mille et un anonymes entre les bananiers, et rizières, villages confettis blottis entre les chemins de terre rouge et or, coussin éternel de la douceur de ce que peuvent les mains et les sourires.